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CONSEIL DEPARTEMENTAL DE L'ORDRE DES INFIRMIERS de Haute-Marne (52)
8 novembre 2008

Inauguration du salon infirmier

Discours de Mme Roselyne BACHELOT-NARQUIN Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative prononcé lors de l’inauguration du salon infirmier.


Discours intégral de Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN Ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, lors du Salon Infirmier (Paris-Expo, Porte de Versailles), le Jeudi 6 Novembre 2008 :

Attention, la version diffusée sur le site du ministère “sous réserve du pronnoncé réel” n’est pas complète, vous avez ici le texte enregistré, validé par le Cabinet de la Ministre. La principale différence entre le texte rédigé par ses services et ce qu’elle a dit, c’est la prise de position personnelle de la Ministre, suite à un entretien avant son discours : la Ministre a tranché dans le conflit qui opposait les professionnels infirmiers à la DHOS “votre décret de compétences restera un décret en conseil d’Etat”.

“Mesdames et Messieurs,

Il est peu de métiers qui reçoivent l’adhésion directe et entière de tout un chacun. Le métier d’infirmier est de ceux-là.

Les compétences que vous avez en propre et les responsabilités qui vous incombent tout au long de votre carrière méritent d’être pleinement reconnues, tout comme votre place au cœur de notre édifice de soins.

L’année 2009 sera, pour notre système de santé, une année de réforme. Mon projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires », que j’ai présenté il y a 15 jours en Conseil des ministres, n’a qu’un objectif : mieux répondre aux besoins des patients. Il s’agit d’assurer un meilleur accès aux soins, grâce, notamment, à une permanence des soins plus efficace, à des hôpitaux organisés autour d’une réponse graduée et adaptée, à un pilotage de l’offre de soins régional plus cohérent.

Cette réforme s’appuie sur vous, car elle consacre également le rôle des infirmières, et en particulier des infirmières libérales, dans l’offre de soins de premier recours.

Elle vous permet, en outre, d’aller plus loin dans vos pratiques et d’élargir vos compétences, en favorisant les coopérations entre professionnels.

La question du partage des compétences constitue, en effet, un enjeu majeur, parfaitement conforme aux principales priorités de ma politique de santé : être au plus près des besoins des patients et lutter contre l’extension des déserts soignants.

Mon projet de loi prévoit les conditions de mise en œuvre de ces nouvelles formes de coopération.

Elles interviendront entre professionnels de santé formés, notre but commun étant de prodiguer, en toute sécurité, des soins de qualité.

Les professionnels pourront faire reconnaître et valider des protocoles de coopération par le directeur de l’Agence régionale de santé, après avis de la Haute autorité de santé.

Pour aller, avec vous, encore plus loin dans ce sens, j’ai missionné quatre professionnels de santé paramédicaux, dont 2 infirmières, sur ce thème. Cette mission, la première exclusivement confiée à des paramédicaux, me rendra ses conclusions prochainement. Je souhaite qu’elles enrichissent nos discussions sur votre métier et sur vos compétences.

En effet, j’en suis convaincue, une meilleure répartition des tâches rendra votre profession plus attractive.

Cette valorisation passera également par l’ouverture à de nouvelles carrières pour tous ceux et toutes celles qui souhaitent voir évoluer leur métier.

Infirmiers experts dans les services de soins, infirmiers dédiés au suivi des patients chroniques, ou encore infirmiers de première ligne en exercice libéral, seront, par exemple, quelques-unes des fonctions auxquelles vous pourrez accéder.

Je sais combien le devenir de votre profession est au cœur de vos préoccupations.

C’est pourquoi, et j’ai eu l’occasion de vous le dire déjà, votre décret de compétences restera un décret en conseil d’Etat.

Cette question de l’élargissement de vos compétences s’accompagne tout naturellement d’une réflexion sur votre formation, en particulier sur l’intégration parfaitement légitime des diplômes paramédicaux dans le processus européen LMD.

L’an dernier, je vous avais annoncé l’instauration d’une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR). Elle m’a, vous le savez, rendu ses conclusions. Je connais les réticences de certains d’entre vous sur ce rapport. Je vous répète qu’il ne constitue en aucun cas une feuille de route. C’est un document de travail qui nous permettra d’entamer les réflexions que nous allons mener tous ensemble.

Il est primordial, en effet, que vous, professionnels et étudiants, directement concernés par les changements que cette réforme ne manquera pas d’impliquer, preniez une part importante à la réflexion menée sur ce sujet.

Je ne m’arrêterai pas ici sur les modalités de l’intégration au LMD ; ce sera l’objet de la discussion que nous débuterons ensemble le 18 novembre prochain.

Ce qui est certain, et je m’y engage, c’est que cette intégration ne se limitera pas à la reconnaissance du niveau licence. Les infirmiers pourront, dans les mêmes conditions que les autres étudiants, avoir accès aux masters professionnels et masters de recherche, ainsi qu’au doctorat.

Nous devrons travailler dans ce but avec les universités, afin qu’elles puissent vous proposer les masters qui correspondront le mieux à vos compétences et aux besoins de prise en charge des patients.

Le travail que vous avez effectué sur la réforme des études conduisant au diplôme d’Etat sera bien entendu pris en compte.

Cependant, des amendements et enrichissements seront nécessaires pour qu’il corresponde totalement aux critères universitaires du LMD.

Nous veillerons ensemble à développer des passerelles avec les autres professions de santé, paramédicales et médicales, en France comme en Europe.

Notre concertation sur la licence devra ainsi aboutir en avril 2009, afin de respecter notre engagement de bénéficier d’infirmiers reconnus par l’université en 2012.

Je sais que vous attendez également des discussions statutaires, mais il me semble nécessaire de ne les aborder que dans un deuxième temps, une fois que nous aurons consolidé la réforme du LMD.

Cette réforme d’envergure n’est pas qu’une réforme de la formation. C’est une réforme de votre métier.

L’ampleur des réflexions encore à mener révèle, une nouvelle fois, la place cruciale que les infirmiers, auprès des malades, occupent au cœur de notre édifice de soins.

A ce propos, je tiens à vous assurer que la place des infirmiers à l’hôpital sera renforcée ; le directeur des soins ou la directrice des soins fera bien partie du directoire de l’hôpital.

La modernisation de notre système de santé, dont notre pays a besoin, se fera avec vous et pour vous.

Je connais de ce point de vue votre engagement et votre sens des responsabilités.

Ainsi les infirmières libérales se sont-elles prononcées pour une régulation démographique dont le principal bénéficiaire sera le patient.

L’ordre infirmier, votre instance, celle que vous avez voulue et qui sera issue des élections du 25 novembre, sera l’un des partenaires de choix des pouvoirs publics. Je tiens d’ores et déjà à saluer celles et ceux qui se sont engagés aux niveaux départemental et régional et qui ont commencé à la faire vivre.

Avec les associations professionnelles et les organisations syndicales représentatives, cet ordre concourra à faire apprécier à sa juste valeur une profession qui mérite la reconnaissance dont elle fait l’objet.

Soyez assurés de mon engagement à vos côtés pour défendre vos intérêts et élargir vos compétences. Je compte sur le vôtre pour faire aboutir les réformes utiles à notre pays.

Cette année sera une année de réforme. Elle sera l’année des infirmiers.

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